Dur, dur d'être opticien aujourd'hui en France. Mais vous n'êtes pas seuls ! Outre-Rhin vos confrères subissent également les attaques virulentes des médias comme le prouve l'enquête assassine réalisée par le magazine Stern, intitulée « Les combines des opticiens ». L'hebdomadaire dépeint la profession comme l'une des plus opaques d'Allemagne. Il accuse ouvertement les opticiens du pays de perdre volontairement les porteurs dans une jungle de prix illisibles afin d'empêcher toute comparaison. Les rabais, les promotions ou l'octroi de montures gratuites y sont présentés comme autant de moyens pour ferrer le consommateur. Le but étant de pouvoir augmenter impunément les marges de ventes, qui dépasseraient les 200% selon le magazine.
Autre accusation, les opticiens s'arrangeraient pour faire acheter des options superflues aux porteurs, ou surfacturer des améliorations jugées tout à fait standards: antireflets extrêmement développés, anti-salissures ou ultra-amincis... Ce procédé leur permettrait de survivre en ne vendant qu'une paire de lunettes à la journée ! Stern va même jusqu'à proposer une liste de « trucs » pour obtenir « des lunettes géniales à petit prix », en incitant les acheteurs à négocier le tarif de leurs lunettes en se basant sur les prix proposés sur Internet ou à faire attention au choix des options.
Les lunettes ? En ligne !
Cette enquête a été dénoncée par le syndicat des opticiens allemands ZVA (Zentralverband der Augenoptiker), qui rejette frontalement l'idée que ses membres puissent être des « escrocs ». Le ZVA condamne des jugements « hâtifs » et des comparaisons « peu sérieuses» à l'image de celle qui ouvre l'article à charge, en mettant en parallèle la vente de lunettes et celle d'un kilo de café...
En dehors de Stern, la filière optique d'Allemagne subit indirectement la critique d'autres journaux qui préparent le terrain de leurs concurrents du web. Ainsi, dans un article intitulé : « Croissance du e-commerce : les lunettes ? En ligne ! », l'hebdomadaire réputé Der Spiegel s'attache à présenter les e-commerçants allemands du secteur optique comme une nouvelle alternative, crédible, aux opticiens traditionnels. Il souligne aussi, que ces vendeurs ont le vent en poupe. Mister Spex, le plus connu d'entre eux, vise 48 millions d'euros de CA en 2013, tandis que le pure-player Brillen24 a livré 270 000 lunettes en 2012. Optimiste, le fondateur de Mister Spex, Dirck Graber, espère que l'e-commerce pèsera 10 à 15% du CA du marché de l'optique allemand, soit 500 à 800 millions d'euros, dans quelques années.
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