Alors que de nombreuses rumeurs circulent sur l'éventuel dépôt d'une proposition de loi par le député Gérard Bapt visant à reconnaître l'optométrie en France, Acuité a joint le principal intéressé pour en savoir davantage. Membre de la Commission des Affaires sociales et du groupe Socialiste, Radical et Citoyen (SRC), ce cardiologue se soucie « avant tout de la santé visuelle des Français ». Il revient pour nous sur ses projets parlementaires afin d' « aborder les problèmes d'organisation de l'offre de soins en ophtalmologie ».
Acuité : Pouvez-vous nous confirmer la préparation d'une proposition de loi en faveur de la reconnaissance de l'optométrie ?
Gérard Bapt : J'ai en effet rédigé un texte préparatoire pour le groupe Socialiste, Radical et Citoyen (SRC). Il y a eu une indiscrétion et tout est sorti au grand jour. J'ai eu tout de suite des protestions. C'est pourquoi, dans l'objectif de faire les choses dans l'ordre, nous comptons organiser, dans le cadre du groupe SRC, des auditions à l'Assemblée nationale dès septembre prochain. Toutes les parties concernées, ophtalmologistes, opticiens-optométristes et orthoptistes devront être entendues. Il faut voir ce qu'on peut faire ensemble afin de rédiger une nouvelle proposition de loi, qui ne sera pas déposée avant l'automne.
A : Dans votre texte préparatoire, comment avez-vous défini l'optométrie ?
GB : Ce texte reprend une proposition de loi qui avait été déposée, à l'époque, par la majorité en place (voir notre news du 10/07/2009). L'important, c'est la reconnaissance de cette profession. C'est quand même curieux que des optométristes français aillent s'installer en Suisse pour exercer. C'est pour cela que nous parlons de délégations de tâches en sachant qu'il y a toujours des examens que les optométristes ne peuvent pas faire car ils n'ont pas les compétences médicales. Nous pensons qu'il faudrait peut-être une nouvelle filière de formation pour l'optométrie qui puisse lever les obstacles. Ce sont les besoins des patients qu'il faut prendre en compte, devant les intérêts corporatistes.
A : Pour vous, la reconnaissance de l'optométrie est-elle inéluctable ?
GB : Nous savons très bien que dans 10 ans, il y aura beaucoup moins d'ophtalmologistes et que les besoins de la population croissent en santé visuelle. Il est nécessaire d'aborder ces problèmes d'organisation de l'offre de soins en matière d'ophtalmologie. La reconnaissance de cette profession permettrait à nos citoyens d'accéder rapidement à un dépistage visuel.