Lasse des critiques sur ses frais de gestion et de communication trop élevés, l'opacité de ses comptes ou encore l'importance de ses réserves financières, la Mutualité Française tente une opération transparence. Elle publie sur son site et dans la presse mutualiste un document visant à démonter « ces idées reçues » et justifiant point par point chaque accusation.
Des frais de gestion identiques à ceux du secteur caritatif
La Mutualité explique que « les frais de gestion des mutuelles servent à protéger les adhérents et non à rémunérer des capitaux. Ils incluent aussi la délivrance de services tels que la gestion du tiers payant, les démarches contractuelles avec les professionnels de santé, l'animation de la vie démocratique, la prévention, l'éducation à la santé et l'action sociale ». La Mutualité souligne que ces frais représentent, « comme dans le secteur caritatif », 16% du montant des cotisations. Elle soutient que la comparaison avec les 4% de frais de gestion de l'Assurance maladie « n'a pas de sens », cette dernière n'ayant pas à sa charge la perception des cotisations, ni le besoin « d'aller chercher ses bénéficiaires puisqu'elle n'a pas de concurrent », ni la même fiscalité... Sur la publicité, la Mutualité se défend en précisant que ses dépenses de marketing et de communication représentent 5% des charges qui pèsent sur les mutuelles, contre 12% sur les assurances commerciales.
Des réserves investies dans des placement sûrs
Les mutuelles se justifient également sur ses « importantes réserves » : « tout organisme qui pratique des activités d'assurance doit anticiper tous les risques liés à son activité, et a l'obligation de provisionner des sommes lui permettant de couvrir tous ces risques. Dans son rapport de 2011, l'Autorité de contrôle prudentiel a mis en évidence que le niveau de réserves des mutuelles était conforme à ses recommandations, et qu'il est le plus faible des organismes complémentaires d'assurance maladie ». La Mutualité reconnaît que « les cotisations des adhérents sont investies de façon diversifiée et sécurisée : les trois quarts des actifs des mutuelles sont constitués de placement obligatoires de bonne qualité. Ces différents principes ont notamment permis aux mutuelles de ne pas être otages des effets de la crise financière ». Enfin, la Mutualité réfute les accusations d'opacité : « chaque mutuelle publie annuellement ses comptes dans lesquels figurent les frais de gestion. Ces dépenses sont notamment présentées lors de leur assemblée générale annuelle. Par ailleurs, chaque adhérent a accès aux comptes de sa mutuelle, par exemple via son site Internet ou sa revue mutualiste ». Elle précise que le report d'un an de l'obligation de publication de leurs frais de gestion permettra « aux organismes complémentaires d'adapter et d'harmoniser la présentation de leurs comptes en fonction des nouvelles règles définies par les pouvoirs publics ».