Interrogée par le Journal du Dimanche paru hier 28 octobre, le ministre de la Santé Marisol Touraine évoque entre autres ses projets pour l'optique. A peine 6 mois après sa prise de fonction, elle annonce vouloir se saisir rapidement du dossier pour répondre à deux problématiques : le prix des équipements et les délais d'attente chez les ophtalmologistes.
Réguler le prix des lunettes et développer les réseaux des Ocam
« Les soins dentaires et optiques sont l'un des prochains chantiers du gouvernement. En la matière les Français sont mal remboursés. L'engagement disparate des organismes complémentaires n'a pas compensé cette situation », constate le ministre. Pour résoudre cette question, Marisol Touraine explique qu'il « faut d'abord réguler le prix des lunettes et des prothèses dentaires. La tarification de ces produits doit être mieux encadrée et l'information des patients améliorée ». Pour faire baisser les tarifs, le gouvernement mise aussi, sans surprise, sur « le développement de réseaux de soins et de magasins agréés par les mutuelles ». Comme François Hollande, Marisol Touraine s'est en effet récemment montrée favorable à la proposition du loi du groupe socialiste visant à autoriser les mutuelles à pratiquer les remboursements différenciés, et souhaite que ce texte soit inscrit rapidement à l'agenda de l'Assemblée nationale.
Déléguer aux opticiens des « examens très précis »
Pour faire diminuer les délais d'attente pour les consultations d'ophtalmologie, le ministre évoque les délégations de tâches aux orthoptistes, souhaitées par le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France), mais aussi aux opticiens. Ils pourraient réaliser « certains examens très précis », explique-t-elle sans plus de détails, en ajoutant qu'elle « engagera la discussion avec les professionnels ». Notons que cette déclaration marque une orientation radicalement différente de celle affichée par François Hollande au printemps 2012, avant son élection. Dans un courrier adressé au Snof, celui-ci avait alors annoncé que les opticiens « pouvaient d'ores et déjà renouveler les lunettes sans nouvelle prescription avec une ordonnance de moins de trois ans » et qu'il « ne comptait pas revenir sur cette mesure ». Il ne voyait pas non plus de « justification pour confier aux opticiens la capacité de prescrire des lunettes ou des lentilles sans recours à un ophtalmologiste ou un orthoptiste » (pour lire ou relire le courrier de François Hollande envoyé au Snof, cliquez ici). Rappelons par ailleurs que, sous l'ancienne majorité, le projet de loi Lefebvre envisageait à l'inverse de rallonger la durée de validité de l'ordonnance à 5 ans, avant qu'il ne soit retiré de l'agenda de l'Assemblée nationale.
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