Après une lettre à l'attention du ministre de la Santé et une pétition grand public, le groupe Facebook « Les opticiens ne sont pas des pigeons », qui compte aujourd'hui près de 5 800 membres, contacte maintenant les députés bien décidé à faire entendre leur voix contre le développement des réseaux des Ocam. Le courrier, publié sur la page Facebook, dénonce le caractère dangereux pour le système de santé de la proposition de loi visant à autoriser les remboursements différenciés pour les mutuelles.
Liberté de choix et équilibre financier
Ses auteurs soulignent que si « de nombreuses questions peuvent se poser quant aux conséquences sur l'évolution de notre société que cela sous-entend, notamment la perte de la liberté de choix de son fournisseur..., l'équilibre financier de nombreux magasins d'optique s'en trouverait compromis, et de nombreuses fermetures de points de vente mis en faillite en seraient l'aboutissement. De plus, dans les régions moins desservies en offre cela obligerait les gens à faire plusieurs dizaines de kilomètres pour se rendre chez l'opticien sélectionné arbitrairement, alors qu'ils en ont un plus proche non agrée, continue la lettre. Cela entrainerait aussi le non-choix de son opticien, par affinité, par confiance ou pour son professionnalisme. Les appels d'offre périodiques de ces réseaux, risquant de générer une modification régulière de la liste des opticiens y participant, nuiraient gravement au suivi des bénéficiaires qui souhaitent conserver un professionnel de santé régulier ».
Préserver le dynamisme actuel dans la qualité et l'innovation
Concernant, l'avenir de la profession d'opticien-lunetier, la lettre penche en faveur d'un modèle libéral permettant de conserver « la liberté de choix et des remboursements de frais définis par la mise en place d'un tarif de référence, viable et indexé, comprenant une offre acceptable en terme de qualité. Il laisse le client libre de choisir un équipement plus qualitatif s'il le souhaite tout en assumant la différence tarifaire. La plupart des opticiens proposent déjà des offres forfaitaires à tarif modéré répondant parfaitement aux besoins des plus modestes et appliquent les directives concernant les bénéficiaires de la CMU. Cette solution permettrait à notre profession de préserver le tissu économique et de proximité de notre profession, mais aussi notre savoir, notre dynamisme et notre innovation », conclut le courrier.
Selon le groupe, quelques opticiens ont d'ores et déjà envoyé cette revendication. Certains ont fait jouer leurs connaissances locales et contacté directement députés, sénateurs et conseillers régionaux.
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