La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est exprimée mardi au sujet d'un arrêté, devant être publié dans quelques jours, et qui régulera la vente en ligne de médicaments. Nous avons repris ses propos, qui pourraient très bien s'appliquer à la vente de lunettes en ligne. Parmi les points essentiels, une phrase a retenu notre attention en particulier. « Seul des sites qui correspondent à des pharmacies physiques auront le droit de vendre des médicaments sur Internet, a déclaré la ministre, c'est-à-dire que vous devrez pouvoir aller dans la pharmacie récupérer vos médicaments ou avoir un conseil ». Cette mesure ne concerne pourtant que 4 000 médicaments, tous vendus sans ordonnances. Rappelons que l'opticien travaille aussi avec l'ordonnance d'un ophtalmologiste.
« Rassurer les français »
En clair, la vente de produits pharmaceutiques en ligne devra être réservée aux professionnels du secteur ayant pignon sur rue. Pas de place pour les « pure players » du web, mais un développement du concept « drive-to-store » déjà utilisé par Optic 2000 et Krys, mais aussi par des sites comme Easy-verres ou Evioo. Nous vous parlerons plus en détail de ces sites dans la prochaine news. Une restriction que l'on peut très bien imaginer s'appliquer au domaine de l'optique. « Nous voulons clairement rappeler que le médicament n'est pas un produit comme un autre, a avancé la ministre de la santé. Ce n'est pas une marchandise qui peut circuler sans contrôle. Un médicament est fait pour soigner. Il peut avoir des effets secondaires donc il est nécessaire qu'il y ait un conseil du médecin mais aussi du pharmacien ». Des arguments parfaitement applicables à notre secteur.
De la même façon, la délivrance de lunettes ne doit pas être laissée aux mains de n'importe qui. Des mesures très précises doivent être exécutées, nécessitant la vigilance et les conseils d'un professionnel. Des erreurs de prescriptions pouvant entrainer des soucis physiques, un suivi est donc nécessaire pour s'assurer du confort visuel des porteurs. D'autant que la majorité des personnes interrogées en mars dernier par la chaîne BFM n'étaient pas prêts à passer à l'achat en ligne de médicaments. Les dispositions prises au niveau européen tendent vers l'ouverture du marché de l'optique sur Internet, et notamment pour la contactologie. La France, face à la menace de Bruxelles, doit transposer cette nouvelle réglementation mais aucun texte n'a pour le moment été confirmé (conférer notre news du 12/04). On ne peut que regretter cette frilosité de l'Etat, surtout lorsque l'on voit les efforts faits pour encadrer au maximum la vente de médicaments. Or la régulation du commerce de lunettes est tout aussi essentielle pour rassurer les Français face aux possibles conséquences sur leur santé.
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