De Rigo, fondée en 1978 à Belluno dans le berceau de la lunetterie italienne, fête cette année ses 40 ans. Face aux mutations du marché avec la fusion EssilorLuxottica ou la création de la joint-venture Thelios par Marcolin et LVMH, l’entreprise poursuit son développement et s’érige comme l’alternative indépendante pour les opticiens. Nous avons rencontré Ennio De Rigo, président fondateur du groupe, sur le Mido 2018. Interview...
Acuité : 40 ans après la naissance de votre entreprise, quel est le visage de De Rigo aujourd’hui ?
Ennio De Rigo : Nous sommes l’un des principaux acteurs de l’optique-lunetterie. Grâce à un vaste réseau de vente en gros, nos produits sont distribués dans 80 pays, en particulier en Europe, Asie, Amérique du Sud et du Nord, à travers 16 filiales et plus de 100 distributeurs indépendants. Aujourd’hui, nous sommes présents sur tous les principaux marchés du monde avec nos marques Lozza, Lozza Sartoriale, Police et Sting ainsi que les licences (Blugirl, Blumarine, Carolina Herrera New York, CH Carolina Herrera, Chopard, Converse, dunhill London, Escada, Fila, Furla, John Varvatos, Jones New York, Lanvin, Loewe, Lucky Brand, Nina Ricci, Tous, Trussardi, Victor Hugo, Zadig&Voltaire). Dans le secteur de la vente au détail d’optique, nous gérons les chaînes appartenant à General Optica (Espagne), Mais Optica (Portugal), Opmar Optik (Turquie) et nous détenons 40% de Boots Opticians (Royaume-Uni).
A. : Quels sont les résultats du groupe pour 2017 ?
E.D.R. : Nous affichons une nouvelle fois un résultat positif, avec un chiffre d’affaires en croissance de 3,8% à 429,5 millions d’euros. En ces temps difficiles pour l'industrie de la lunetterie, qui connaît des changements importants dans sa structure à l'échelle mondiale, notre groupe réagit bien. Ceci est rendu possible en grande partie par notre structure financière solide, qui nous garantit la plus grande flexibilité et rapidité dans les décisions stratégiques sur la scène internationale.
A. : Justement face aux différents rapprochements sur le marché, quelle est votre stratégie ?
E.D.R. : Le marché devient difficile et plus compétitif. Nous l’affrontons en avançant pas à pas. Aujourd’hui, nous devenons l’alternative indépendante des opticiens, face aux grands groupes comme Kering Eyewear, Thelios ou EssilorLuxottica. Notre avantage demeure dans notre indépendance. Nous sommes l’espace de liberté des opticiens avec une approche plus humaine et flexible.
A. : Quelles sont vos perspectives de développement ?
E.D.R. : Il est important de nous saisir des bonnes opportunités au bon moment. Par exemple, nous souhaitons accentuer notre présence sur les marchés asiatiques ainsi qu’en Australie. Aussi, le segment solaire sera fortement mis en avant et nous travaillons au développement de l’audiologie dans notre chaîne de magasins en Espagne, General Optica.
A. : Comment célébrez-vous cette année les 40 ans du groupe ?
E.D.R. : Nous avons créé la Fondation De Rigo - Heart (Health, education & art for youth) pour célébrer nos 40 ans d'activité. Nous nous engageons concrètement pour soutenir les enfants et les adolescents dans leur parcours de croissance et restituer au moins une partie de ce que nous avons reçu au cours de ces 4 décennies et qui nous a permis de devenir ce que nous sommes aujourd'hui : un groupe multinational et le seul acteur du secteur de la lunetterie qui maintient une compagnie sociétaire 100% entrepreneuriale.