Fin décembre, le ministère de la Santé annonçait qu'une éventuelle reconnaissance de l'optométrie ne sera étudiée que si les protocoles de coopération entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens se montrent insuffisants. Depuis, deux députés PS l'ont interpellé, par le biais des questions écrites au gouvernement, sur la nécessité de mettre en place ce métier. Pour Yann Capet, « faire appel aux opticiens-optométristes pour les réfractions et les examens de contactologie, c'est permettre aux ophtalmologistes de se consacrer entièrement à leur coeur de métier, c'est à dire la composante médicale et chirurgicale ». Sylviane Bulteau voit elle aussi l'optométrie comme complémentaire de l'ophtalmologie et souhaite que les optométristes, « formés au niveau master à l'université, relèvent d'une profession inscrite au code de la santé publique ». Elle souligne que « la France compte à ce jour environ 3 000 optométristes diplômés qui ne sont pas employés à la hauteur de leurs compétences alors que, au sein de l'Union européenne, seuls notre pays et le Portugal ne reconnaissent pas l'optométrie ».
Pour l'AOF, l'optométriste doit dépister les états oculaires anormaux et référer à l'ophtalmologiste
Alors que le Congrès de l'optométrie ouvre ses portes ce dimanche à la cité universitaires à Paris (14e), l'AOF (Association des optométristes de France) se montre en phase avec les revendications de ces deux élus. Suite à leurs questions, le syndicat rappelle que « les optométristes sont responsables de l'examen de la réfraction et de l'adaptation de lentilles de contact, ils pratiquent au préalable et de façon obligatoire un dépistage des états oculaires anormaux, pour un exercice sécurisé. En cas d'anomalies révélées ou suspectées, ils réfèrent à l'ophtalmologiste. L'optométriste prodigue également des conseils en ergonomie et réhabilitation du système visuel ».
L'UDO appelle la profession à se mobiliser en faveur de l'opticien-optométriste
Dans un communiqué, l'UDO (Union des opticiens) rappelle « son attachement à l'évolution de la profession d'opticien-optométriste dans une complémentarité assumée avec les ophtalmologistes ». Et ce, « afin de favoriser la santé oculaire des Français, en étroite concertation avec les pouvoirs publics ». Le syndicat rappelle que « leur enseignement s'inscrivant dans le cadre de l'harmonisation des cursus européens (LMD), les opticiens disposent déjà des outils de formation correspondant à ces compétences ». L'UDO, qui « ne souhaite en aucun cas la création d'une quatrième profession sur le modèle anglo-saxon, mais l'évolution de la profession selon un modèle européen majoritaire », appelle « tous les opticiens à se mobiliser avec elle dans ce combat juste et digne ».
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