François Hollande a prévenu qu'il n'entendait pas étendre les prérogatives des opticiens, mais les partisans d'une reconnaissance de l'optométrie en France continuent quand même leur combat. Hier 17 juin, Philippe Verplaetse, président de l'AOF (Association des optométristes de France), a rappelé sur BFM Business les arguments favoris en faveur d'une réglementation de cette profession, notamment les exemples étrangers.
« En Grande-Bretagne, où l'optométrie est reconnue, il n'y a que 900 ophtalmologistes, contre 5 500 en France. Et il n'y a pas plus de problèmes qu'en France », a-t-il déclaré pendant l'émission Check Up Santé. Le dirigeant syndical a également signalé qu'une reconnaissance de l'optométrie permettrait « à l'Assurance maladie d'économiser 500 millions à 1 milliard d'euros sur le quinquennat ». Il a enfin démoli l'argument selon lequel le cumul prescription / vente, susceptible d'entraîner des dérives mercantiles, est interdit en France. « Les optométristes peuvent être des gens honnêtes. De toute façon, cet argument est désormais caduc. Le chirurgien-dentiste prescrit l'appareil qu'il va vendre, comme l'ophtalmologiste vend l'opération qu'il a prescrite », a-t-il souligné.
Les politiques « manquent de courage »
Pour Philippe Verplaetse, les optométristes veulent « travailler en collaboration et en bonne intelligence avec les ophtalmologistes et les orthoptistes ». « On a un rôle de complémentarité, mais il y a un blocage politique quelque part ». Le président de l'AOF dénonce « un manque de courage des politiques qui ne veulent pas faire de vagues », en affirmant que son combat n'a rien de pécuniaire : « l'optométrie en soi n'est pas rentable, c'est une affaire de professionnalisme », assure-t-il.
Pour écouter l'émission Check Up Santé du 17 juin (l'intervention de Philippe Verplaetse commence à 40') cliquez ici.
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