Les réactions consécutives à l'adoption partielle de la PPL Le Roux par les sénateurs mercredi 24 juillet, se poursuivent. Après les remontrances des Opticiens Lunetiers Unis et du directeur général de Krys Group, Alain Gerbel, président de la Fnof, Henry-Pierre Saulnier de l'UDO et le SynOpE montent aux créneaux.

Pour le président de la Fnof, ce vote signifie que « le Sénat sécurise et rassure les mutuelles santé ». Pire, il considère que « le Parlement oeuvre à la déconstruction de la Sécurité sociale dans l'urgence, sans concertations ni débat ».
Le feu des critiques d'Alain Gerbel porte principalement sur deux mesures particulièrement symboliques de la PPL Le Roux : la validation des réseaux de soins fermés (pour les seuls opticiens, ndlr), et la modification du code de la mutualité permettant la pratique des remboursements différenciés.
Jugeant ne pas avoir été suffisamment entendue, la Fédération souhaite organiser « une table ronde de l'optique afin de débattre publiquement de l'accès aux soins et de la prise en charge de la santé visuelle des français. »

Du côté de l'UDO, son président Henry-Pierre Saulnier juge légitime que « les mutuelles puissent avoir les mêmes droits que les assurances et institutions de prévoyance ». Rappelant que les Ocam assurent 66% du remboursement des frais d'optique, contre 4% par le régime obligatoire, il précise que notre profession « n'a pas su, ou n'a pas pu, se réguler », estimant que le mode d'exercice de notre métier doit changer.
« Je reste persuadé, précise-t-il, que l'évolution de notre profession d'opticien vers celle de l'opticien-optométriste dans le cadre du dispositif LMD est indispensable à cette mutation, tout en favorisant la proximité de l'accès aux soins, la qualité, et la régulation. » En guise de mot d'apaisement, Henry-Pierre Saulnier appelle les professionnels de la filière optique à « s'inscrire dans une démarche gagnant-gagnant avec les complémentaires santé en évitant tout affrontement. »

Enfin, le SynOpE n'hésite pas à qualifier de « particulièrement alarmant pour l'avenir de la profession », le texte adopté partiellement au Sénat mercredi dernier. Pour le syndicat, cette proposition de loi « stigmatise les opticiens et instaure une différence de traitement avec les autres professionnels de santé. »
Le syndicat insiste également sur la question du conventionnement : « il est impératif que la loi prévoit que les critères de ces conventionnements devront obligatoirement être négociés avec les organisations des professionnels de santé, et non imposés de manière discrétionnaire tel que c'est le cas aujourd'hui. »

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