Comme la CDO, le groupe All prend la parole pour avertir les décisionnaires politiques et les consommateurs sur les réseaux. A l'occasion du débat autour de la proposition de loi Le Roux, il dénonce « le mensonge d'une baisse de prix qui ne repose que sur une descente en gamme ». La centrale souligne que, « pour respecter les grilles tarifaires » imposées par les Ocam, « les opticiens doivent proposer des équipements optiques d'ancienne génération ou importés. Sans le savoir, le consommateur n'a plus le choix de l'innovation. De plus, l'opticien perd sa capacité de conseil objective ». Le Groupe All (1 900 adhérents) craint le développement d'un système de santé à deux vitesses : « certains auront les moyens pour choisir leur opticien et arbitrer librement entre prix, innovation, confort, technologie... ; les autres se verront imposer un opticien et un équipement ».
8 porteurs sur 10 seraient réticents au système de réseaux
Pour appuyer son argumentation, la centrale reprend les résultats d'une étude Gallileo Business Consulting selon laquelle 84 % des porteurs de lunettes sont réticents aux réseaux. « Et s'ils devaient choisir, 60 % des porteurs de lunettes préfèreraient choisir librement leur opticien et leur équipement quitte à payer un supplément, plutôt que d'être remboursé à 100 % et de devoir acheter des lunettes parmi une gamme de produits imposée ».
Des conséquences sur les rentrées fiscales et la balance commerciale
Pour le Groupe All, le secteur de l'optique trouve son équilibre, notamment grâce à la concurrence, qui régule le prix des équipements (depuis 2000, la hausse du coût des équipements optiques, reste très en-deçà de l'inflation, ndlr). En revanche, « les cotisations encaissées par les Ocam et non reversées aux assurés ont enregistré 220% d'augmentation en 8 ans, selon une étude Xerfi », souligne-t-il au passage. Souhaitant titiller la fibre économique de nos élus, il précise que « le développement des réseaux risque de :
- remettre en cause une filière innovante française
- baisser l'assiette de chiffre d'affaires et donc les rentrées de TVA
- développer les importations de produits de moindre qualité et de nuire à la balance commerciale de la France »
Dans ce contexte, le Groupe All évoque plusieurs solutions :
- La mise en place d'une offre disponible chez tous les opticiens, avec un reste à charge nul pour le patient, qui serait construite entre les opticiens et les Ocam, et communiquée de manière transparente aux assurés.
- La transparence des offres des OCAM et de leurs frais de gestion, qui s'élèvent à 6,7 milliards d'euros en 2010.
Tous ces arguments ont été évoqués devant les députés par Stéphanie Dangre, présidente du Groupe All. Celle-ci a en effet été auditionnée le 23 novembre, en tant que représentante du Casopi (Syndicat des centrales d'achat au service des opticiens indépendants), par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Le texte initial a été amendé pour tenter d'affirmer la liberté de choix des clients et patients, et empêcher les complémentaires santé de passer des accords tarifaires avec des médecins.
Pour en savoir plus sur cette nouvelle version de la proposition de loi à ce stade du processus législatif, cliquez ici.
Lire aussi :
-notre interview exclusive d'Yves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000 : « Les réseaux existent, inutile de les nier ».
- la prise de position de la CDO : Ocam : la CDO conteste l'efficacité des réseaux et dénonce leurs dérives
Profession