Médecins, pharmaciens, dentistes... et opticiens étaient réunis ce lundi 2 décembre à Paris pour protester conte « l'étatisation » du système de santé français. En tout, 15 groupements syndicaux et associatifs, rassemblés sous le Collectif de mars, demandent au gouvernement une concertation nationale et un pacte de confiance. Opposés au développement des réseaux de soins et dénonçant un système où « l'organisateur est le financeur », ils annoncent d'ores et déjà une forte mobilisation dès le 17 mars 2014.
« La liberté de choix est la base du système de sanitaire français, nous ne pouvons pas accepter et n'accepteront pas que les patients perdent cette liberté alors même que les professionnels perdraient leur autonomie décisionnelle, explique le Collectif. Plusieurs actions sont envisagées : arrêt des activités, déconventionnements groupés, départs à l'étranger, grève des télétransmissions... Nous voulons une action commune et fédératrice pour obliger le gouvernement à négocier sous la pression ».
Toutefois pour Yann Fournier, président des Opticiens-Lunetiers Unis, rien n'est moins sûr : « En optique, c'est difficile de faire bouger tout le monde. Nous allons aller à la rencontre des populations et de nos confrères ». En effet, peu d'opticiens étaient au rendez-vous aujourd'hui. Alors que 47,5% des répondants à notre dernier sondage annonçait vouloir se mobiliser (sur 497 sondés), seule une vingtaine de membres des Olu étaient présents.
Parmi eux, Laurent Spanneut, opticien à Oye-Plage (62), témoigne : « Idéalement, j'aimerais bien cesser tout tiers-payant, et qu'on trouve à la place un système de carte de santé ou de carte de santé différée, pour que les paiements correspondent aux remboursements, puisque ce sont toujours des avances... Ensuite, oui une paire de lunettes coûte chère et avec une TVA à 20% l'année prochaine ça risque de coûter encore un peu plus cher. Or nous aimerions aussi que la TVA baisse sur le paramédical... Je pense que si les montures peuvent être un objet de luxe, il reste que les verres sont une nécessité d'ordre médical. »
De son côté, Farrah Lakehal, opticienne-optométriste à l'Isle-d'Abeau (38), espère davantage de mobilisation : « Je souhaite que tout le monde soit au courant et se rende compte que ce qui se passe est grave et bien réel. J'essaie d'informer mes clients, qui n'en reviennent d'ailleurs pas. Ils demandent comment ils vont pouvoir choisir leur opticien si la loi passe, s'ils vont pouvoir continuer à venir dans mon magasin. Je leur réponds qu'ils pourront mais qu'ils risquent d'être moins bien remboursés voire pas remboursés du tout... Nous avons déjà des logiciels mis en place par les réseaux fermés que nous sommes obligés de payer pour pratiquer le tiers-payant, alors que la pratique du tiers-payant nous prend déjà énormément de temps et d'argent. Nous sommes donc contraints de diminuer nos marges, mais il y a un moment où, tout simplement, nous ne pourrons plus faire notre travail correctement ! »
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